• ... en 2016

    janvier 2016

    Cinq méditations sur la beauté /

    François Cheng 

    Librairie générale française, collection Le livre de poche

    " L'auteur livre ses réflexions sur la beauté et les questions existentielles ainsi que ses considérations littéraires, esthétiques, poétiques, philosophiques et spirituelles. L'occasion de faire revisiter les moments phares de la culture de l'Orient et de l'Occident. "

    - Présentation de l'éditeur -


     février 2016

    L'Arabe du futur : une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984) / Riad Sattouf

    (Allary éditions)

    "  Une enfance dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez al-Assad.

    Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile. En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.  "

    - Présentation de l'éditeur -


     

    mars 2016

    Le roi des aulnes / Michel Tournier

    (Editions Gallimard, collection Folio)

    " 3 janvier 1938. Tu es un ogre, me disait parfois Rachel. Un Ogre ? C'est-à-dire un monstre féerique, émergeant de la nuit des temps ? Je crois, oui, à ma nature féerique, je veux dire à cette connivence secrète qui mêle en profondeur mon aventure personnelle au cours des choses, et lui permet de l'incliner dans son sens. [...]

    Je relis ces lignes. Je m'appelle Abel Tiffauges, je tiens un garage place de la Porte-des-Ternes, et je ne suis pas fou. Et pourtant ce que je viens d'écrire doit être envisagé avec un sérieux total. Alors ? Alors l'avenir aura pour fonction essentielle de démontrer - ou plus exactement d'illustrer - le sérieux des lignes qui précèdent. 

    - Extrait -


     avril 2016

    2016, 04-avril

    Mémoires de porc-épic /
    Alain Mabanckou

    (Collection Points)

     

    "  Alain Mabanckou revisite en profondeur un certain nombre de lieux fondateurs de la littérature et de la culture africaines, avec amour, humour et dérision.

    Parodiant librement une légende populaire selon laquelle chaque être humain possède son double animal, il nous livre dans ce récit l'histoire d'un étonnant porc-épic, chargé par son alter ego humain, un certain Kibandi, d'accomplir à l'aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques. Malheur aux villageois qui se retrouvent sur la route de Kibandi, car son ami porc-épic est prêt à tout pour satisfaire la folie sanguinaire de son «maître» !

    En détournant avec brio et malice les codes narratifs de la fable, Alain Mabanckou renouvelle les formes traditionnelles du conte africain dans un récit truculent et picaresque où se retrouvent l'art de l'ironie et la verve inventive qui font de lui une des voix majeures de la littérature francophone actuelle. "

    - Présentation de l'éditeur -


    mai 2016

    Le village de l'Allemand / 

    Boualem Sansal 

    (Editions Gallimard, collection Folio)

     

    "  Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid...

    Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. «À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d'une sincérité bouleversante. "

    - Présentation de l'éditeur -


     

    juin 2016 

    Lambeaux / 

    Charles Juliet 

    (Editions Gallimard, collection Folio)

     

         Dans cet ouvrage, l'auteur a voulu célébrer ses deux mères : l'esseulée et la vaillante, l'étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d'un amour malheureux, d'un mariage qui l'a déçue, puis quatre maternités rapprochées, a sombré dans une profonde dépression. Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte huit ans plus tard dans d'atroces conditions. La seconde, mère d'une famille nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli cet enfant et l'a élevé comme s'il avait été son fils.

     Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l'auteur relate succinctement son parcours. Ce faisant, il nous raconte la naissance à soi-même d'un homme qui est parvenu à triompher de la «détresse impensable» dont il était prisonnier. Voilà pourquoi Lambeaux est avant tout un livre d'espoir. "

    - Présentation de l'éditeur -


    septembre 2016

    Les cavaliers / 

    Joseph Kessel 

    (Editions Gallimard, collection Folio)

    " Kessel a situé en Afghanistan une des aventures les plus belles et les plus féroces qu'il nous ait contées. Les personnages atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l'enfer... Le grand Toursène fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux... Mokkhi, le bon sais, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme... Zéré qui dans l'humiliation efface les souillures d'une misère qui date de l'origine des temps... Et puis l'inoubliable Guardi Guedj, le conteur centenaire à qui son peuple a donné le plus beau des noms : «Aïeul de tout le monde»... Enfin, Jehol «le Cheval Fou», dont la présence tutélaire et «humaine» plane sur cette chanson de geste... Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiments abrupts et du mythe les anime et nourrit le roman. "

    - Présentation de l'éditeur -


    octobre 2016

    Le poids des secrets / 

    Aki Shimazaki 

    (Editions Actes sud, collection Babel)

     

    La Japonaise Aki Shimazaki a construit avec Le Poids des secrets une œuvre qui explore la psyché nipponne contemporaine dans ses tabous et ses mensonges, au cœur desquels ses personnages se débattent pour retrouver liberté et dignité. Coffret contenant les cinq volumes du Poids des secrets : Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa, Hotaru. "

    - Présentation de l'éditeur -


    octobre 2016

    Zola : correspondance / 

    choix de textes et présentation par Alain Pagès 

    (Editions Flammarion, collection GF)

     

    " Je n'ai pas de secrets, les clefs sont sur les armoires, on peut publier toutes mes lettres un jour : elles ne démentiront ni une de mes amitiés, ni une de mes idées », affirmait Zola. Cette anthologie inédite, qui rassemble une centaine de lettres, témoigne du parcours, des luttes, des rêves et des doutes d'un écrivain illustre. On y découvre un jeune provençal, arrivé à Paris en 1858, aspirant à se faire un nom, mais désespérant d'y parvenir (« Je n'ai pas achevé mes études, je ne sais même pas parler en bon français, j'ignore tout », écrit-il à son ami d'enfance Cézanne).
    On y suit, pas à pas, ses débuts dans le monde - l'auteur des Rougon-Macquart fut d'abord employé chez Hachette et journaliste -, ses premiers succès, ses combats littéraires, et, plus tard, son engagement dans l'affaire Dreyfus. Tour à tour poignantes, drôles et virulentes, ces missives s'adressent à sa famille et à ses confrères (Flaubert, Edmond de Goncourt, Huysmans...), aux critiques qui l'accablent comme aux personnalités qu'il admire. Elles jettent un éclairage unique sur l'existence d'un homme qui fut un polygraphe acharné et un polémiste de talent, mais aussi un ami d'une fidélité sans faille. Et elles nous montrent que ce grand romancier aux convictions inébranlables ne cessa jamais d'être à la recherche de lui-même. "

    - Présentation de l'éditeur -


    décembre 2016

    La modification / 

    Michel Butor 

    (Editions de minuit)

     

    " Dès la première phrase, vous entrez dans le livre, ce livre que vous écrivez en le lisant et que vous finirez par ramasser sur la banquette du train qui vous a conduit de Paris à Rome, non sans de multiples arrêts et détours. >Le troisième roman de Michel Butor, paru en 1957, la même année que La Jalousie, Le Vent, Tropisme de Nathalie Sarraute, reçut d'emblée un excellent accueil de la critique. Couronné par le prix Renaudot, traduit dans vingt langues, c'est encore aujourd'hui le plus lu des ouvrages du Nouveau Roman.
    J'étais fasciné par les villes. Je le suis toujours, mais j'ai pris un recul différent. Pour mieux voir et réfléchir, j’avais besoin de parler d’une ville depuis une autre. Ainsi j’ai écrit Passage de Milan, étude sur Paris, quand j’étais en Angleterre. L’Emploi du temps, qui se déroule en Angleterre, a été écrit à Paris et en Grèce. Dans ce livre, la ville était devenue le personnage principal. J’avais envie, peut-être en souvenir du roman de Dickens A tale of two cities, de faire un ouvrage avec deux villes. Il leur fallait une liaison organique, historique. Mes premiers voyages à Rome m’ont révélé le rôle de modèle que cette ville avait joué, continuait à jouer pour la mienne. Peu à peu, à cause sans doute du fait que mon père travaillait dans l’administration d’abord des chemins de fer du Nord, puis de la SNCF et que nous avions des facilités pour utiliser le train, c’est ce moyen de transport que j’ai utilisé pour relier les deux villes. Déjà dans L’Emploi du temps j’avais été frappé par la présence de villes les unes à l’intérieur des autres. Ici j’avais un exemple particulièrement frappant. J’ai fait plusieurs voyages à Rome pour approfondir la question. J’hésitais entre deux formes de récit : la première ou la troisième personne, jusqu’au jour où je me suis dit que la seconde existait aussi, et que d’ailleurs je n’étais pas le premier à l’employer, que c’était la forme par excellence aussi bien de la pédagogie que du réquisitoire. J’ai terminé l’écriture de ce livre à Genève où j’étais professeur à l’École internationale. Je préparais les élèves au baccalauréat français et à la maturité suisse. J’enseignais non seulement le français et la philosophie, ce pour quoi j’étais préparé, mais aussi l’histoire et la géographie, ce qui était beaucoup plus difficile. J’avais besoin de bien travailler les manuels avant d’en exposer le contenu, ce qui m’a été très utile pour l’écriture de Degrés et de tout ce qui est venu par la suite. »

    Michel Butor, décembre 2005.

    ‑‑‑‑‑ Extrait de la postface de Michel Leiris ‑‑‑‑‑


    Le personnage central et presque unique du livre - ce chef de famille déjà mûr à qui lecteurs et lectrices, attrapés dans les rets du vous et de l'indicatif présent, ne peuvent pas ne pas tendre à plus ou moins s'identifier - prend un matin comme voyageur de troisième classe et sur sa seule initiative le rapide Paris-Rome, modifiant ainsi l'habitude qu'il a d'effectuer ce parcours en première classe et dans le train du soir quand il lui faut, aux frais de ses employeurs, se rendre au siège romain de la firme de machines à écrire dont il est le directeur pour la France. Son intention est de surprendre à Rome – ville dont il est féru depuis l'âge lycéen – une maîtresse qu'il retrouve à chacun de ses voyages d'affaires et à qui, cette fois, il annoncera qu'il a trouvé pour elle (conformément au vœu qu"elle avait formulé) une situation lui permettant de s'établir à Paris, où désormais ils pourront vivre ensemble car il entend se séparer de sa femme et de ses enfants et apporter ainsi une grande modification à sa propre existence, fastidieuse et terne en dehors des quelques rayons qu'elle reçoit de la lumière romaine. En cours de route, cet évadé en puissance est le jouet d'une quantité de réminiscences, parmi lesquelles (passé le tunnel de Mont-Cenis) le pénible souvenir de ce qui fut une fête manquée pour son amie et pour lui : des vacances qu'elle vint passer à Paris. Il s'abandonne aussi à nombre de réflexions et de constructions imaginaires, ces dernières prenant la forme d'abord de rêvasseries pures et simples (les espèces de petits romans qu'il bâtit à propos des inconnus qui sont ses compagnons de route), puis de rêveries, et d'un rêve dont le sens général, lié à l'anxiété du rêveur et aux conditions peu confortables dans lesquelles il voyage, est celui d'une descente aux enfers, avec pour dernière séquence l'épiphanie hostile des dieux et des empereurs romains. À la fin du parcours, l'état d'esprit du personnage s'est à tel point modifié qu'il renonce au changement même en vue duquel il était parti : il passera trois jours à son point de destination sans aller voir l'amie dont il sait maintenant qu'il l'aime dans la mesure où elle est « le visage de Rome », de sorte qu'il aboutirait à un échec en la séparant de ce haut-lieu. Il optera pour le maintien du statu quo et se promettra de donner ultérieurement ce plaisir à sa femme : un voyage qu'ils feront à Rome, leur troisième visite commune de cette ville qui les avaient enchantés la première fois (lorsqu'ils étaient de jeunes mariés), mais déçus la seconde alors que le pourrissement de leur vie à deux était déjà sensible. En montant dans son wagon, le personnage tenait en main un livre qu'il avait acheté à la bibliothèque de la gare, sans se soucier de son titre ni de son auteur et se fiant au nom de la collection. Descendant à la Stazione Termini, il tient en main ce livre que finalement il n'a pas lu et qui lui a seulement servi de garde-place quand, pour une raison quelconque, il sortait de son compartiment. L'issue impossible à trouver, qu'il se tourne vers la maîtresse ou vers l'épouse, vers Rome (dont il a découvert qu'elle est un mythe pour lui) ou vers Paris (dont la grisaille le détériore), c'est un livre – matériellement analogue à celui-la – qui la lui fournira : l'ouvrage qu'il décide d'écrire « pour tenter de faire revivre sur le mode de la lecture cet épisode crucial de votre aventure », à vous lecteur que l'usage, en ce livre, de la deuxième personne du pluriel a fait entrer tant soit peu dans la peau du personnage auquel sont dues, censément, les pages mêmes que vous avez lues.
    Michel Leiris "

    - Présentation de l'éditeur -

     


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