• janvier 2019

    2019, 01-janvier

    Les enfants des autres : nouvelles / 

    Claude Pujade-Renaud 

    Editions Actes sud (collection Babel)

    A travers quelques regards d’enfants sur le monde des adultes, à travers une suite de portraits, Claude Pujade-Renaud évoque, raconte des vies de femmes : femmes confrontées à l’amour ou à l’isolement, au travail, à la maternité ou à la vieillesse, femmes observées dans la diversité des âges. Pourtant, Claude Pujade-Renaud ne s’en tient pas aux données immédiates de la condition féminine. Elle accompagne ses personnages dans leurs conciliabules les plus secrets, elle les pousse en ces territoires incertains où désirs et fantasmes, interdits et contraintes soudain se dévoilent. C’est ce double regard – attentif et intuitif – qui donne au livre que voici une fascinante acuité.

    - Présentation de l'éditeur -


    février 2019 

    2019, 02-février

    Composition française : retour sur une enfance bretonne / 

    Mona Ouzouf 

    Editions Gallimard (collection Folio)

    La France a toujours vécu d'une tension entre l'esprit national et le génie des pays qui la composent, entre l'universel et le particulier. Mona Ozouf se souvient l'avoir ressentie et intériorisée au cours d'une enfance bretonne. Dans un territoire exigu et clos, entre école, église et maison, il fallait vivre avec trois lots de croyances disparates, souvent antagonistes. À la maison, tout parlait de l'appartenance à la Bretagne. L'école, elle, au nom de l'universelle patrie des droits de l'homme, professait l'indifférence aux identités locales. Quant à l'église, la foi qu'elle enseignait contredisait celle de l'école comme celle de la maison.

    En faisant revivre ces croyances désaccordées, Mona Ozouf retrouve des questions qui n'ont rien perdu de leur acuité.

    Pourquoi la France s'est-elle montrée aussi rétive à accepter une pluralité toujours ressentie comme une menace?

    Faut-il nécessairement opposer un républicanisme passionnément attaché à l'universel et des particularismes invariablement jugés rétrogrades ?

    À quelles conditions combiner les attachements particuliers et l'exigence de l'universel ?

    En d'autres termes, comment vivre heureusement la « composition française » ?

    - Présentation de l'éditeur -


    mars 2019  

    La double vie d'Anna Song / 

    Minh Tran Huy

    Editions J'ai lu

    Pianiste prodige et recluse, Anna Song voit sa renommée redoubler après sa mort grâce à des enregistrements inédits que Paul, son mari, livre au public. Encensée par les critiques du monde entier, la musicienne est vouée aux gémonies lorsque des doutes surgissent : elle n'est peut-être pas le véritable auteur de ces interprétations. Seul Paul détient la clef de l'affaire : imposture désespérée, escroquerie géniale ou déclaration d'un homme à son unique amour ?

    Inspiré d'une histoire vraie, un roman sur la quête des origines, l'engrenage médiatique et la passion absolue.

    - Présentation de l'éditeur -

     Nous avons accueilli pour cette rencontre l'auteure du roman : Minh Tran Huy.
    Cette rencontre coïncidait avec une exposition sur le Vietnam présentée à la Médiathèque au mois de mars.


    avril 2019 

    2019, 04-avril

    Entre ciel et terre / 

    Jón Kalman Stefánsson

    Editions Gallimard (Collection Folio)

    Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts.

    Parfois les mots font que l’on meurt de froid. Cela arrive à Bárður, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu, du grand poète anglais Milton, il n’a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau le cadavre gelé de Bárður, son meilleur ami, qui n’est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l’île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bárður s’était fatalement plongé, et pour savoir s’il a encore la force et l’envie de continuer à vivre. Par la grâce d’une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d’une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation…

    - Présentation de l'éditeur -


    mai 2019  

    2019, 05-mai

    Mrs Dalloway / 

    Virginia Woolf

    Editions Gallimard (Collection Folio classique)

    Le roman, publié en 1925, raconte la journée d'une femme élégante de Londres, en mêlant impressions présentes et souvenirs, personnages surgis du passé, comme un ancien amour, ou membres de sa famille et de son entourage.

    Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, le mouvement et l'immobilité.

    La qualité la plus importante du livre est d'être un roman poétique, porté par la musique d'une phrase chantante et comme ailée.

    Les impressions y deviennent des aventures.

    C'est pourquoi c'est peut-être le chef-d'œuvre de l'auteur - la plus grande romancière anglaise du XXe siècle.

    - Présentation de l'éditeur -


    juin 2019   

     

    Rencontre thématique :
    ouvrages consacrés à des artistes



    Deux remords de Claude Monet / Michel Bernard
    (éditions La table ronde, collection Vermillon)

    Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l’État le don des Nymphéas, pour qu’ils soient installés à l’Orangerie selon ses indications, il y mit une ultime condition : l’achat un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, pour qu'il soit exposé au Louvre. À cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucun motif. 

    Deux remords de Claude Monet raconte l’histoire d’amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l’Île-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu’au bout (1).

     


    Marcher jusqu'au soir /Lydie Salvayre 
    (éditions Stock, collection Ma nuit au musée)

    2019, 06-juinL’humeur railleuse et le verbe corrosif, Lydie Salvayre se saisit du prétexte d’une nuit passée au musée Picasso pour questionner le milieu artistique et ses institutions.

    Se tournant vers son enfance de pauvre bien élevée et abordant sans masque son lien à un père redouté et redoutable, elle essaie de comprendre comment s’est constitué son rapport à la culture et à son pouvoir d’intimidation, tout en faisant l’éloge de Giacometti, de sa radicalité, de ses échecs revendiqués et de son infinie modestie (1).

     


    L'oeuvre / Emile Zola 
    (éditions Le livre de poche, Collection Les Classiques de Poche)

    Dans aucun autre roman Zola n'a mis autant de lui-même que dans L'Oeuvre.

    Zola, le2019, 06-juin critique d'art, ami de Cézanne, fervent défenseur, contre l'art officiel, de Manet, de Monet et de toute l'avant-garde qu'incarne Claude Lantier dans le roman. Zola, l'écrivain naturaliste, rêvant de donner son existence entière « à une oeuvre où l'on tâcherait de mettre les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense ». Zola, l'homme enfin, et les souffrances quotidiennes de la création vues à travers l'insatisfaction permanente et l'angoisse de déchoir d'un peintre génial et d'un romancier travailleur.

    Roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, L'Oeuvre met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création. 

     


    Berthe Morisot : le secret de la dame en noir / Dominique Bona 
    (éditions Le livre de poche)

    Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint2019, 06-juin Manet dans les années 1870, c’est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d’autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes. Berthe Morisot, née dans la province française en 1841, fille de préfet, peint et expose parmi ce clan d’hommes, ceux qui sont encore des réprouvés sans public, des réfractaires à l’art officiel : Manet, Degas, Monet, Renoir. Ardente mais ténébreuse, douce mais passionnée, aimant la vie de famille mais modèle et amie – et qui sait ? peut-être davantage – d’Edouard Manet dont elle épouse le frère : il y a une énigme dans les silences et les ombres de Berthe Morisot.

    Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l’Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la bohème.

    Dominique Bona peint ici le portrait subtil d’une artiste qui inventa sa liberté (1).

     


    Le paradis - un peu plus loin / Mario Vargas Llosa 
    (éditions Folio)2019, 06-juin

    Le 7 avril 1803 naît à Paris la militante féministe et ouvriériste Flora Tristan. Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans son faré des îles Marquises. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Florita l’Andalouse et Koké le Maori, deux êtres libertaires, passionnés, profondément humains, hantés par une quête de l’absolu qui donne à leur vie une dimension tragique, et qui vécurent l’enfer pour avoir désespérément voulu bâtir le Paradis.

    À travers les destins croisés d’une militante et d’un artiste, Mario Vargas Llosa évoque, dans un roman à la construction magistrale, les grandes utopies politiques et artistiques des temps modernes...

     


    (1) : présentations des œuvres fournies par les éditeurs


    septembre 2019   

     

    2019, 09-septembre

    La tante Julia et le scribouillard / 

    Mario Vargas-Llosa

    Editions Gallimard, collection Folio

    Lorsque la table du déjeuner familial est desservie et que s'annonce un après-midi sans surprise et sans sorties, que faire? En Amérique latine, des millions d'hommes – et surtout de femmes – attendent alors le moment de tourner le bouton de la radio pour absorber leur dose quotidienne de rire, de larmes et de rêve.

    C'est derrière les feux de cette rampe-là, faussement clinquante, que le grand romancier péruvien nous mène : acteurs vieillis dont seule la voix séduit encore, tâcherons de l'écriture dévorés par le halo d'une gloire illusoire, requins de l'audio-visuel artisans de la misère de leurs «créateurs». Pedro Camacho, un as du feuilleton radio, arrive alors à Lima. Il n'a d'autre vie que celle de ses personnages et de leurs intrigues. Enfermé jour et nuit dans la loge de l'immeuble de la radio, il manipule les destinées de ces êtres imaginaires qui font battre le cœur des auditeurs. Mais voilà que, au comble de la gloire, son esprit s'embrume : comme des chevaux fous, ses héros franchissent les barrières, font irruption dans des histoires qui ne sont pas les leurs et engendrent une avalanche de catastrophes : les auditeurs affolés portent plainte...

    En contrepoint, nous est contée l'histoire de «Varguitas» : à dix-huit ans, il poursuit, mollement, des études de droit, comme l'exige son père. Installé dans un cagibi, il gagne quelques sous en rédigeant les bulletins de nouvelles pour la radio de Lima et rêve de faire publier les nouvelles qu'il écrit à ses (nombreux) moments perdus. Pour la première fois, Mario Vargas Llosa parle ici à la première personne et raconte son histoire : «Varguitas» n'est autre que lui et la tante Julia, fraîchement divorcée, de quinze ans son aînée, a bien existé. Malgré l'opprobre familial et le rocambolesque bureaucratique, il finira par l'épouser.

    Il est difficile de mieux conjuguer le rétro, le kitsch et le mélo que Mario Vargas Llosa le fait dans ce livre, l'un des plus éblouissants témoignages sur ce qu'est aujourd'hui le vécu, le ressenti, le rêvé de l'homme moyen en Amérique latine.

    Inspiré d'une histoire vraie, un roman sur la quête des origines, l'engrenage médiatique et la passion absolue.

    - Présentation de l'éditeur -


    octobre 2019 

     

    2019, 10-octobreBeloved / Toni Morrison

    traduit de l’anglais (États-Unis) par Hortense Chabrier et Sylviane Rué

    Editions 10/18 (Collection Domaine étranger)

    Inspiré d’un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l’horreur et la folie d’un passé douloureux. Ancienne esclave, Sethe a tué l’enfant qu’elle chérissait au nom de l’amour et de la liberté, pour qu’elle échappe à un destin de servitude. Quelques années plus tard, le fantôme de Beloved, la petite fille disparue, revient douloureusement hanter sa mère coupable.

    Loin de tous les clichés, Toni Morrison ranime la mémoire et transcende la douleur des opprimés. Prix Pulitzer en 1988, Beloved est un grand roman violent et bouleversant.

    - Présentation de l'éditeur -

     Suggestion... à écouter...

    Sur les ondes /France culture/ 4 épisodes de l'émission "La compagnie des auteurs" (Matthieu Garrigou-Lagrange) diffusés en octobre 2018 : TONI MORRISON (cliquer sur le lien)

    Toni Morrison, de son vrai nom Chloe Anthony Wofford est devenue un modèle, une écrivaine majeure de la littérature américaine contemporaine. Dans cette série, nous revenons sur l’enfance de cette native de Lorain, ville industrielle du nord de l’Ohio, avant d'analyser le lyrisme de l'oeuvre de cette autrice pour nous plonger dans son langage prolifique. 


    novembre 2019  

     

    Sukkwan islandSukkwan Island / David Vann

    traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski

    Editions Gallimard (Collection Folio)

    «Le monde à l’origine était un vaste champ et la Terre était plate. Les animaux de toutes espèces arpentaient cette prairie et n’avaient pas de noms, les grandes créatures mangeaient les petites et personne n’y voyait rien à redire. Puis l’homme est arrivé, il avançait courbé aux confins du monde, poilu, imbécile et faible, et il s’est multiplié, il est devenu si envahissant, si tordu et meurtrier à force d’attendre que la Terre s’est mise à se déformer.» 

    Une île sauvage de l’Alaska, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim emmène son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs, il voit là l’occasion d’un nouveau départ. Mais le séjour se transforme vite en cauchemar… 
    Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable, une expérience littéraire inoubliable.

    - Présentation de l'éditeur -


    décembre 2019  

     

       Thème : l'aventure 

    « Nous avons consacré la rencontre du 11 décembre au thème de l'Aventure.

    Pour appuyer notre débat nous avions envisagé la lecture du roman de Céline Minard Le grand jeu , du Journal d'Alexandra David Néel, d'ouvrages de Sylvain Tesson...mais bien d'autres suggestions ont nourri notre réflexion.

    En témoignage de notre stimulante rencontre de cette après-midi, et des belles aventures qu'elle nous a fait partager...

    Christian Clot, écrivain, scientifique, Compte-rendu de conférence.

    Fabienne Verdier, Passagère du silence.

    Jim Fergus, 1000 femmes blanches.

    Le tour de France par deux enfants. 

    Shackleton, L'odyssée de l'endurance.

    Jean Feuga, L'aventure sans retour.( sur l'expédition de Scott)

    Don Quichotte.

    Kerouac, Sur la route.

    Dino Buzzati, Le désert des Tartares.

    Jack london, Martin Eden.

    Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs. Dans les forêts de Sibérie. La panthère des neiges.

    Céline Minard, Le grand jeu.

    Alexandra David-Neel, Voyage d'une parisienne à Lhassa.

    Mike Horn, Latitude zéro.

    Ludovic Hubler, Le monde en stop.

    Jacques Gambline et Thomas Coville, Je parle à un homme qui ne tient pas en place.

    Monique Vérité, Odette de Puigaudeau.

    Et, en conclusion, cette phrase de Jean-Louis Etienne "Etre humain c'est se dépasser"...Mais la vie quotidienne peut nous en donner l'occasion!